Les Cirques naturels

La répartition des cirques naturels en France se localise principalement dans le Jura, le Massif Central qui en compte six et les Pyrénées qui en comptabilisent le plus, avec sept. Un cirque est une enceinte naturelle aux parois abruptes, de forme circulaire ou semi-circulaire. Sa formation peut se faire par  une dépression d’origine glaciaire. Cette catégorie de cirque est entourée de versants raides que l’on trouve en montagne qui est ou qui a été occupée par un bassin d’alimentation glaciaire,  soit par un simple glacier de cirque ou  bien par un glacier plus long. Le cirque de Gavarnie, situé dans le massif montagneux des Pyrénées, est un des plus beaux exemples.

Mais la formation des cirques peut également être d’origine volcanique ou lié à des méandres encaissés. C’est le cas pour le cirque naturel de Mafate sur l’île de la Réunion. La dernière cause de formation des cirques naturels est due à l’érosion karstique. Le paysage du karst provient des écoulements souterrains particuliers qui se mettent en place progressivement dans les roches carbonatées (calcaires et dolomies) et dans les roches salines (gypse et parfois sel gemme). C’est de cette dernière catégorie que résulte la formation du cirque de l’Infernet.

 

Histoire 

Le cirque de l’Infernet est une gigantesque muraille naturelle. Ces falaises impressionnantes enserrent la partie amont du val de Gellone. En amont de la vaste plaine de l’Hérault et après des gorges étroites, deux affluents en rive droite conforment de courtes vallées. La plus étroite est la Combe de Brunan qui est restée délaissée. Tandis que la seconde fut occupée à partir des années 800 avec la création de l’abbaye. Connue sous différentes appellations : Combe de Gellone, reculée du Bout du monde, cirque de l’Infernet, la vallée du Verdus offre un espace naturel des plus divers. L’eau est déjà bien présente par de nombreuses sources et par ce ruisseau qu’un barrage de travertins bloquait et faisait cascader. Les calcaires et les dolomies foisonnent dans la haute vallée, tandis que la partie basse est occupée par les constructions et que le fond plat fut gardé pour les cultures. Ces dernières se sont par la suite étendues aux versants avec des aménagements en terrasses. Contrairement à une reculée classique dont la tête du ruisseau ne franchit pas le fond, le cirque de l’Infernet est fermé par une muraille calcaire que le Verdus, maître d’œuvre de la progression de la vallée vers l’amont a profondément entaillé. En ce qui concerne la datation de ces diverses roches, l’ensemble se rapporte à la période du Jurassique moyen, soit entre -176 et -161 millions d’années.

Description 

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Cirque de l’Infernet, Piquart Benoit_Office de Tourisme Intercommunal de Saint-Guilhem-le-désert_Vallée de l’Hérault

Ces changements de relief que l’on trouve dans le cirque ne sont pas fortuits. Le secteur est en effet « haché » de failles qui affectent principalement trois types de roches. Ces dernières sont facilement identifiables. Les plus anciennes se remarquent sur les deux flancs du cirque. Ainsi, les calcaires roux sont dominés par les calcaires blancs. Parfois recouverts d’éboulis, ils ont été utilisés pour construire les murets de terrasses et contiennent des chailles (silex imparfaits).

Au-dessus commencent alors les dolomies grises, si répandues dans les monts de Saint-Guilhem. Là encore, en leur sein, des calcaires dessinent des bandes plus claires. Au fond du cirque de l’Infernet, on s’aperçoit du rôle des failles. Dénommée la « faille du bout du monde », celle-ci abaisse les calcaires blancs, surmontés de dolomies grises. De l’autre côté de cette faille, on remarque que les calcaires blancs sont bien plus hauts et coiffent les calcaires roux. En allant vers le village, la barre qui clôt le cirque est encadrée de failles. Puis, ces calcaires disparaissent au nord, sous les dolomies qui s’élèvent en grands pitons ruiniformes. En ce qui concerne sa végétation, le cirque du Bout du monde se distingue par son oliveraie unique et  bien conservée qui prend place, avec la vigne, sur des terrasses étagées sur les versants exposés au sud. Ces falaises sont aussi de véritables refuges pour de nombreuses espèces, où des oiseaux rupestres remarquables viennent y nicher. Les falaises de la partie sud sont les plus hautes et offrent de riches panoramas. C’est le point de vue « Max Nègre », au sud du vallon, qui est le point le plus élevé du cirque. Là, les parois blanches du massif calcaire s’élèvent à 535 mètres d’altitude, soit plus de 400 mètres au-dessus des eaux du Verdus. Ainsi, entre ces parois et le ruisseau, des éboulis d’un autre temps forment des pentes impressionnantes.

Pour la variété de ses roches, de sa faune et de sa flore, le cirque de l’Infernet est un véritable écrin géologique. Classé site naturel, le cirque s’est vu attribuer en 2010, avec les gorges de l’Hérault, le label Grand Site afin de préserver davantage son patrimoine.