L’origine du nom 

Caylar provient du latin « castellare »  qui signifie endroit fortifié. Historiquement, la première mention du village date de 988, dans le Testament de Saint-Fulcran, sous le nom  Castelaro. Depuis cette date, le toponyme du Caylar a connu quelques évolutions : Castlar en 1112, Caillarium en 1240, Le Cailar en 1740. Ce n’est qu’en 1771 que l’appellation moderne du Caylar s’est fixée.

Localisation (cliquer pour accéder à Google Maps) 

Le Caylar est situé à 71 km de Montpellier et à 18 km de Lodève, au nord. Le village est le chef-lieu du canton qui porte le même nom et se situe sur le plateau du Larzac, dans les causses méridionaux. Plus exactement, le village du Caylar se serre contre la hauteur du Roc-Castel qui culmine à 800 m. Localisé sur la bordure nord du département de l’Hérault, il marque ainsi la limite avec le département de l’Aveyron.

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Par Jujunou (carte postale ancienne), via Wikimedia Commons

Histoire

Comme l’étymologie du Caylar peut le prouver, le site a connu une occupation humaine qui s’est très tôt réfugiée sur le site défensif naturel du Roc Castel. Le plus vieil élément de fortification de cet endroit est la tour des Romains. Une appellation qui se révèle fausse, au vu des nouvelles découvertes car il semblerait que la construction remonterait à l’Âge du Fer.

Des tessons, datés du Hallstatt, auraient également été découverts au Roc-Castel. La grotte de Limonesque, au nord-est du Caylar, a livré du mobilier allant du Chalcolithique à l’époque gallo-romaine. La Carte Archéologique de la Gaule de 1998, élaborée par Dominique Garcia et Laurent Schneider, signale également un certain nombre de découvertes de la période gallo-romaine comme des tegulae, des dolia, des amphores et des céramiques sigillées. De plus, des maisons de l’époque carolingienne, remarquablement taillées directement dans la masse rocheuse, sont appuyées au Roc Castel. Ainsi, beaucoup d’éléments archéologiques militent en faveur de l’ancienneté du peuplement.

En ce qui concerne son économie, le Caylar a toujours été traditionnellement lié à la culture des céréales et à l’élevage des ovins. Sous l’ancien régime, les ovins formaient déjà la plus grande part du cheptel caylarens. Le plus gros des revenus des éleveurs étaient fourni par la laine, tandis que la viande et le lait constituaient le reste de ces ressources. Depuis le XIXe siècle, le cours de la laine a fortement chutée et celle-ci ne procure aujourd’hui qu’une faible part des ressources ovines. Actuellement,  la viande et surtout le lait notamment utilisé dans la fabrication des fromages réputés comme le Roquefort maintiennent le revenu des éleveurs.Avant le Xe siècle, la première implantation du village s’est faite autour de l’église paroissiale Saint-Martin. Puis, le Caylar renoua avec un habitat antique et le village s’est à nouveau accroché aux pentes du Roc-Castel. Le château était avec sa chapelle au centre de la vie communale, redonnant naissance à une cité enclose dans ses murailles, tandis que la première église paroissiale, désormais à l’écart, restait avec le cimetière le centre de la vie religieuse. Cependant, l’église Saint-Martin est abandonnée au Moyen-âge pour la chapelle castrale, ce qui referma la cité. Pendant la guerre de Cent-ans, en juin 1431, le Caylar connu l’invasion des « routiers ». Commandés par Rodrigue de Villandrando, ils s’étaient installés au Caylar et menaçaient de descendre vers la plaine. Leur départ fut négocié en moyennant de fortes sommes, grâce à Tristan de Guilhem qui fut mandaté par les Etats. A la suite de ces événements, le dauphin Louis, futur Louis XI, fit fortifier les places. C’est probablement à cette époque que furent remis en état ou reconstruits les éléments de défense de la cité. La ville, malgré la double autorité des évêques lodévois et des seigneurs locaux, possédait une certaine autonomie. Cette indépendance est due notamment à la mise en place des consuls. En effet, l’institution des consuls du Caylar daterait de la deuxième moitié du XVe siècle et la maison consulaire était, après le château, le deuxième siège de l’autorité publique. Au XVIe siècle, au cours des guerres de religion, le Caylar fut pris par les protestants, en 1572. Le Caylar fut rendue aux rois après la paix de Fleix, en 1580. Mais en 1586, le Caylar subit une attaque des Ligueurs. Puis, les troupes protestantes du duc de Rohan réinvestirent la cité en 1628, mais restèrent peu de temps. En 1629, la paix d’Alès ramena la tranquillité. Cependant, sur l’ordre de Richelieu, le château et ses murailles furent démantelés. Les murailles ne furent jamais reconstruites et de nouvelles constructions ne tardèrent pas à s’élever. Ainsi, le Caylar devint une ville ouverte et agrandie. Le développement de l’agglomération provoqua également un nouveau transfert paroissial au faubourg, situé hors les murs. C’est donc une ville dégagée de ses murailles qui affronta les troubles de la période révolutionnaire.