Origine du nom

La commune de Montpeyroux était autrefois appelée « Adiciano », du nom d’une villa gallo-romaine. Son étymologie provient de l’occitan « Mont Peiros » qui signifie les Monts Pierreux.

Localisation (cliquer pour accéder à Google Maps)

Adossé au Mont Saint-Baudille, à l’extrême sud-ouest du versant méridional de la Séranne, le village est dominé par le Castellas, à 250 m et par le Pic Baudille, à 847 m. Carrefour de plusieurs voies de communication, il est également à proximité des abbayes d’Aniane et de Saint-Guilhem-le-Désert.               

Histoire

Montpeyroux était l’une des cités les plus florissantes de la haute vallée de l’Hérault. Sa situation géographique revêtait une importance particulière puisqu’elle lui permettait de servir de trait d’union entre la mer et la montagne. Village stratégique, il a su très vite prospérer grâce à sa position de carrefour entre les chemins d’Auvergne, du Rouergue, du chemin de Saint-Jacques de Compostelle et des transhumances. L’occupation de la région, si l’on en juge par la présence de dolmens, remonte aux Celtes. Cependant, c’est avec la conquête romaine, vers -130 avant notre ère, que naît Adicianum, future Montpeyroux. Adicianum était une villa gallo-romaine, ainsi qu’Amelianum. Ces deux domaines, distants de 1500 m, étaient situés sur la draille de transhumance des troupeaux. Ce sont certainement ces deux grandes villae de plaine qui forment le noyau originel de l’agglomération. Par la suite, les Wisigoths envahissent le site en 478. Leur présence laisse une tour de défense qui, au Xe siècle fut intégrée dans l’abside de la première église. Dès l’an 750, apparaissent de puissants seigneurs, la famille des Guilhem. C’est d’ailleurs, Bernard, un descendant de saint Guilhem qui eut une influence notable sur la destinée du village.

La plus ancienne mention de Montpeyroux se trouve dans le cartulaire de Gellone, en 999. À cette époque, on voyait sur le côté de la colline, qui porte aujourd’hui le nom de Castellas, une demeure seigneuriale entourée de hauts remparts et une petite chapelle dédiée à saint Pierre. Le village était un peu plus bas, protégé par des remparts qui s’élargissaient d’année en année. À l’une des extrémités du bourg s’élevait une église que les anciens documents désignent sous le nom de Saint-Martin. Ce monument, dont il reste quelques vestiges, a été remplacé par l’actuelle église du Barry. En 996, Bernabus de Raymond, comte de Rouergue, reçoit Adicianum en héritage. Il prend le nom de Bernard d’Adisse et fonde la lignée des Raymond. Cette époque coïncide avec les grands pèlerinages. Les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, après s’être inclinés devant le tombeau de saint Guilhem, font étape à Montpeyroux. Les pèlerins, vers Rome ou Jérusalem via l’Auvergne, empruntent les mêmes itinéraires, en direction de Saint-Gilles. Ainsi, Adicianum se trouve dès sa naissance en pleine prospérité économique. Comme le passage des troupeaux transhumants commence à être soumis à l’impôt, la majorité des ressources venait des droits de passage, le reste des travailleurs vit d’élevage ou de collecte de fruits.

Le Moyen-âge marque donc pour Montpeyroux une période très florissante. Au XIe siècle, la commune compte 3000 habitants, de nouvelles maisons sont construites sur les pentes qui descendent vers l’église Saint-Martin et le commerce s’intensifie. Les garrigues sont défrichées et la forteresse, dite le Castellas, est érigée vers 1070. À la fin du siècle, les seigneurs influents et les alliances matrimoniales élargissent le réseau. En 1271, le comté de Toulouse entre dans le domaine royal. L’ensemble du Bas Languedoc devient Occitania et Adicianum devient Montpeyroux, vers 1284. L’un des événements les plus importants pour le village est l’achat des privilèges en 1249. De ce rachat naît le consulat, établi sous l’autorité des seigneurs. Cette transformation conduit à la disparition progressive du servage, tandis que le nombre des familles bourgeoises augmente.

Avec le XVIIe siècle, on assiste à une véritable renaissance économique et religieuse de la ville, où les édifices démolis par les protestants sont reconstruits. C’est également l’époque où le transport de marchandises, de la Méditerranée à l’Atlantique, connaît son plus grand essor. En effet, à partir de 1686, un édit royal interdit le commerce des étoffes provenant d’Asie. L’engouement pour ces tissus suscite une contrebande active. Les muletiers de la région achètent autant qu’ils peuvent ce produit interdit pour le vendre essentiellement aux flottes maritimes de la compagnie des Indes orientales. Cet événement a une incidence sur l’économie et l’architecture de la ville. Vers la fin du XVIIe siècle, un marché couvert est construit au centre du village, suivi un siècle plus tard d’une horloge. Avec son église, sa mairie et sa place du marché, la Dysse devient le centre naturel de Montpeyroux. Celui-ci n’a jamais été fortifié par des remparts et l’architecture du Grand Siècle recouvre les périodes précédentes. Ainsi, c’est à partir de cette époque que Montpeyroux est qualifié de « village du XVIIe siècle » car les murs n’ont jamais eu de pierres apparentes et ont toujours été recouverts d’enduits.Le XIVe siècle voit la fin de la prospérité de la ville. Avec la peste noire de 1348 et la guerre de Cent Ans, Montpeyroux affronte de douloureuses épreuves. En 1384, les Anglais s’emparent de la cité. Le château et ses remparts comme la plupart des maisons à leur pied sont en partie détruits. La reconstruction de Montpeyroux dure longtemps. Plus tard, un autre malheur frappe la ville, celui des troubles religieux. Le baron de Montpeyroux est l’un des premiers à rompre avec l’Église romaine. En 1562, il est à la tête des protestants qui prennent la ville de Béziers et s’emparent de la cathédrale Saint-Nazaire. À Montpeyroux, l’exemple du baron est suivit par quelques exaltés qui prennent le Castellas, détruisent la chapelle Saint-Pierre et l’église Saint-Martin. Le nombre des protestants prend une telle ampleur qu’il faut leur concéder le droit d’avoir leur propre cimetière. Les seigneurs, voyant leur antique demeure s’effondrer, quittent le Castellas pour des lieux moins escarpés et plus fertiles. C’est vers les terres qui entouraient la vieille église Saint-Martin que le nouveau château seigneurial est construit. La population suit l’exemple de ses seigneurs et abandonne les rudes pentes de la colline du Castellas pour s’établir dans la plaine. Du coup, les hameaux, comme la Dysse ou Lameillade, doublent le nombre de leurs habitants et le commerce reprend.

Au XVIIIe siècle, le village poursuit son ascension économique. Si les marchands et les muletiers régissent le commerce, une industrie locale apporte des revenus considérables à toutes les familles. Il s’agit de la fabrication du Verdet qui se vend, comme les étoffes indiennes, aux flottes de la compagnie des Indes orientales. D’autres fabriques semi-industrielles qui livrent des olives confites à la cendre, du savon, des cierges, des eaux de vie et des liqueurs contribuent au développement local. À la fin du XVIIIe siècle, une évolution démographique est signalée et Montpeyroux devient le chef-lieu du canton de Saint-Jean-de-Fos, la Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries. En ce qui concerne la période révolutionnaire, la fin du XVIIIe siècle semble ne pas avoir été une période sanglante pour Montpeyroux. Les seuls excès regrettables concernent le château situé dans le Barry, mis à sac en 1791. Pour le XIXe siècle, l’économie continue mais fondée, comme dans beaucoup d’autres communes, sur la monoculture de la vigne. Depuis, Montpeyroux doit sa renommée à la variété de son paysage, mais aussi à ces cépages sont implantés sur de nombreuses parcelles.