Origine du nom 

L’étymologie du Pouget provient de l’occitan «Lou Piochet » signifiant  « petite colline» que l’on appelle également un pioch.

Localisation (cliquer pour accéder à Google Maps)

Selon les moyens de défense et de protection du Moyen-âge, le village du Pouget s’est implanté sur un promontoire. Entouré par les communes de Canet, Puilacher et Popian,  le Pouget est situé à 25 km au nord-ouest de Frontignan. Le fleuve l’Hérault, le ruisseau de Rouvièges, le ruisseau de Paravel sont les principaux cours d’eau qui traversent la commune.

Histoire 

Le site du Pouget a été occupé depuis l’Antiquité, mais c’est le dolmen du Gallardet (érigé plus de 2000 ans avant notre ère) qui demeure le plus ancien témoin de la sédentarisation humaine. L’origine et les étapes de la formation du village, à partir de l’époque carolingienne restent très difficiles à interpréter. L’organisation des terroirs commence à transparaître dans les textes au IXe siècle. Plusieurs lieux de cultes disséminés sur le territoire de la commune actuelle du Pouget peuvent avoir joué un rôle dans le processus de regroupement humain. Ainsi, la villa de Camprignan comportait l’église Saint-Saturnin (mention en 1114, paroisse en 1259), qui resta l’église paroissiale du Pouget durant tout le Moyen-âge. Un hameau fut d’ailleurs fondé à cet endroit. Du nom de Saint-Saturnin-de-Laumède, ce dernier exista jusqu’à une date indéterminée. La villa Sainte-Eulalie, mentionnée au Xe siècle, posséda également un siècle plus tard une église dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Les terroirs de Lestang et de Rouvièges ont aussi fixé un habitat, avec l’église paroissiale Notre-Dame-de-Rouvièges, attestée en 841. Enfin, sur le territoire de l’importante villa dite de Romolanicus puis Teulet (connue en 890), s’élevait l’église Saint-Amans, avec une nécropole, des cellae et des manses. A cette époque, deux pôles, l’un ecclésiastique et l’autre laïque coexistaient. En 1022, les moines d’Aniane obtinrent que les Guilhem restituent à l’abbaye, la villa de Saint-Amans-de-Teulet qui devient une agglomération indépendante jusqu’en 1791 (date à laquelle le village de Saint-Amans fut rattaché au Pouget). C’est à partir du XIe siècle que la concentration du pouvoir laïque s’effectua sur le site du Pouget.

 

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Vue aérienne du Pouget, 4 Vents_Communauté de Communes Vallée de l’Hérault

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Le pouget, Micola Luc/Pays Cœur d’Hérault

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Piquart Benoit/Office de Tourisme Intercommunal Saint-Guilhem-le-Désert/Vallée de l’Hérault

La création du castrum est attestée vers 1036 et revient à Engelen[1]. Le nom de son fondateur subsista dans les actes, associés au « castellum de Pojetto-Ingeleno ». Grâce à la présence de cette haute lignée, les Engelen devinrent progressivement les châtelains du Pouget, un castrum des plus importants de la moyenne vallée de l’Hérault. La croissance de l’agglomération s’effectua par adjonction successive de maisons autour d’un noyau primitif qui était très certainement une simple tour. En effet, les noms de « carrière de la tourre » ou « carrière de la tour » ont été données à deux impasses ainsi qu’à une rue du centre, ce qui appuie cette hypothèse. L’aménagement du site se poursuivit pendant tout le Moyen-âge. La première enceinte est du XIe siècle et délimitait peut-être une phase intermédiaire de l’évolution. Dès le XIIe siècle, le Pouget devient l’un des plus gros villages de la région. Son centre historique « en circulade », a pris forme et une grande période de prospérité voit le jour. Une aisance économique qui est sans doute à attribuer à la présence de la dynastie des Guilhem. D’ailleurs, ce sont eux qui ont fondé la seconde enceinte qui a donné en grande partie la forme actuelle à la cité. La richesse du village est attestée également par l’édification de l’église romane Saint-Jacques qui date du XIIe siècle. Cette ère de prospérité, du Moyen-âge à la veille de la Révolution, s’explique aussi par la position stratégique de la commune. Situé dans la plaine alluvionnaire, le Pouget fut longtemps un lieu de passage privilégié entre le plateau du Larzac et la zone littorale. De plus, comme le village est à proximité des abbayes d’Aniane et de Saint-Guilhem-le-Désert, il était au carrefour de différentes voies de communication des drailles, des chemins saliniers et des routes de pèlerinage.

En 1204, le village passa, comme l’ensemble des biens des Guilhem, sous la suzeraineté des rois d’Aragon, puis en 1349 des rois de France. Au XIVe siècle, la bourgade connaît de nombreuses modifications. Les fortifications sont en grande partie reprises dans une dernière phase de réfection des remparts afin d’empêcher le passage des grandes compagnies et des routiers. La demeure seigneuriale des Guilhem est vendue (ou cédée), à la communauté des habitants dans le but de loger l’archiprêtre. Dès lors, le château seigneurial n’est plus de nos jours qu’un ensemble hétérogène, difficilement localisable. C’est également au XIVe siècle que commence une nouvelle phase d’urbanisation que l’on doit aux souverains de Majorque. Un plan dressé en 1723, restitue l’état du village à cette époque. On voit que c’est l’église Saint-Jacques qui occupe le centre du village. A l’angle sud-est de la place, en périphérie, se dresse le « château vieux » ou le « château royal de Mailhorque ». Par sa situation, il commandait le point le moins escarpé de l’éperon et donc le plus vulnérable.

Pendant le XVIIe siècle, les faubourgs se développent au sud, celui du Roc, et à l’Est celui de Sainte-Catherine. En 1702, on sait que le village était composé de 108 maisons « dans ses murs », et 51 dans les faubourgs. Cette croissance suscita des besoins en eau que la communauté a résolue par le captage de la source de Saint-Amans et par la construction, en 1688, de la fontaine du Griffe sur la place publique. A la fin du XVIIIe siècle, son hégémonie économique disparut avec la création de la route royale reliant Montpellier à l’Auvergne, par Gignac et Lodève. Laissé à l’écart, le village perdit sa fonction de carrefour.

En ce qui concerne ces productions économiques, le Pouget s’est primitivement consacré à la polyculture tout en affirmant très tôt sa vocation viticole. C’est à partir de la Révolution jusqu’aux années 1870, que les principales productions du village furent le vin et les raisins de table. Ainsi, au XIXe siècle, l’expansion du Pouget suivit le rythme de son vignoble. Grâce à sa prospérité viticole et vinicole, la population augmenta  et les faubourgs s’agrandirent. Si l’actuel Pouget s’est fortement développé dans ses périphéries, le village a su garder intact son aspect médiéval. Cette structure circulaire, caractéristique de nombreux bourgs médiévaux languedociens, est très spectaculaire au Pouget car elle est admirablement préservée des dégâts du temps et de l’urbanisation.

[1] : Engelen est apparenté aux Guilhemides, l’un des plus hauts lignages de l’aristocratie méridionale.