Les Cirques naturels

La répartition des cirques naturels en France se localise principalement dans le Jura, le Massif Central qui en compte six et les Pyrénées qui en comptabilisent le plus, avec sept. Un cirque est une enceinte naturelle aux parois abruptes, de forme circulaire ou semi-circulaire. Sa formation peut se faire par  une dépression d’origine glaciaire. Cette catégorie de cirque est entourée de versants raides que l’on trouve en montagne qui est ou qui a été occupée par un bassin d’alimentation glaciaire,  soit par un simple glacier de cirque ou  bien par un glacier plus long. Le cirque de Gavarnie, situé dans le massif montagneux des Pyrénées, est un des plus beaux exemples. Mais la formation des cirques peut également être d’origine volcanique ou lié à des méandres encaissés. C’est le cas pour le cirque naturel de Mafate sur l’île de la Réunion. La dernière cause de formation des cirques naturels est due à l’érosion karstique. Le paysage du karst provient des écoulements souterrains particuliers qui se mettent en place progressivement dans les roches carbonatées (calcaires et dolomies) et dans les roches salines (gypse et parfois sel gemme). C’est de cette dernière catégorie que résulte la formation du cirque du Pas de l’Escalette.

Histoire 

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Cirque du Pas de l’Escalette, source internet

Le Pas de l’Escalette  ou en occitan «pas de l’Escaleta » qui signifie le « chemin de la petite échelle », est plus exactement un col d’une altitude de 616 mètres. Le cirque présente une magnifique coupe géologique dont les plus anciennes roches remontent au début de l’ère secondaire. Si le paysage est récent, son origine est lointaine.  Il y a 200 millions d’années, une grande mer, la Thétis, ancêtre de notre Méditerranée envahit le Languedoc. Pendant 100 millions d’années, avec le jeu des failles, près de 2000 m de sédiments se sont accumulés en son fond.

Il faudra attendre l’ère tertiaire et les grands mouvements des plaques pour que ces sédiments soient soulevés et que le travail de sape des rivières commence. Ce paysage dolomitique marque clairement la séparation entre le causse du Larzac et la plaine languedocienne.

Le site est, depuis l’Antiquité, un lieu de passage incontournable pour le pastoralisme. Les fouilles réalisées sur le site ont découvert un mobilier archéologique conséquent prouvant l’occupation du cirque depuis le Néolithique jusqu’à l’époque gallo-romaine. Ce lieu de passage et de vie entre le plateau du Larzac et la plaine lodévoise continue toujours d’exister avec le passage de la route nationale 9, puis de l’autoroute A 75.

Description

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Cirque du Pas de l’Escalette, source internet

Le cirque du Pas de l’Escalette est à cheval sur les communes de Saint-Félix-de-l’Héras et de Pégairolles-de-l’Escalette. Sa singularité réside dans l’aspect de ses paysages, restés sauvages, et pour la nature de ses rochers. Le cirque du Pas de l’Escalette appartient aux sites dolomitiques qui se caractérisent par l’érosion façonnant un paysage ruiniforme. La dolomie étant une roche sédimentaire d’origine marine, composée principalement de dolomite[1] et de calcite, qui jouent un rôle fondamental dans l’érosion de la roche. L’autre originalité du site qui se situe en bord de corniche, c’est la présence de sources et de rivières à la limite d’un territoire où l’eau est rare. Mais d’un point de vue culturel, le cirque du Pas de l’Escalette se distingue par l’existence d’un chemin muletier montant de Pégairolles, un chemin qui est riche en Histoire et en Patrimoine.

[1] : La dolomite est une espèce minérale formée de carbonate de calcium et de magnésium.