Origine du nom 

Vers la fin du XIIe siècle, le cartulaire de l’abbaye de Valmagne désigne le village par le nom « Aspirano ». Parfois, on trouvera dans les textes le  déterminant « Caprariense », certainement en raison de la proximité de Cabrières (cf. fiche sur Cabrières). Le nom d’Aspiran vient du gentilice latin « Asperius », ou du surnom « Asper » suivi du suffixe « -ianum ». En effet la présence de vestiges de domaines gallo-romains, dans les environs du village, atteste d’une influence latine qui a sûrement déterminé ce toponyme.

Localisation (cliquer pour accéder à Google Maps)

Le village se situe à une dizaine de kilomètres, au sud de Clermont l’Hérault. Entouré par les communes de Paulhan, Lieuran-Cabrières et Tressan, Aspiran est situé à 27 km au nord-ouest de Sète et à 35 km de Montpellier. Le fleuve Hérault, le ruisseau de Vareille, le ruisseau de la Grange sont les principaux cours d’eau qui traversent la commune d’Aspiran.

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Place principale du Jeu de Ballon d’Aspiran, N. Taussac (12/04/2012)

Histoire

Installé dans la moyenne vallée de l’Hérault, sur la rive droite du fleuve, Aspiran possède des terrains variés et très souvent fertiles. Des alluvions et des sols volcaniques peuvent se trouver à l’est tandis que des coteaux de calcaires se localisent plus à l’ouest. C’est sans doute pour ces raisons géologiques que les hommes ont occupé ces lieux, dès les périodes les plus anciennes. On trouve des traces de présence humaine dès l’époque protohistorique, aux tènements des Moustèzes et de Boussac.

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Vue aérienne de la Villa gallo-romaine de Saint-Bézard dans une boucle de la Dourbie. Le tracé de l’A75 correspond peu ou prou à celui de la voie romaine de Cessero à Segodunum, cliché V. Laura-CRV/Nature Passion_Pays Cœur d’Hérault

La villa gallo-romaine de Saint-Bézard atteste la colonisation des romains ainsi que la prospérité de son territoire. D’autres traces d’occupation romaine ont été trouvées sur d’autres tènements, notamment au Vigné et à Soumaltre. C’est avec cette occupation que le toponyme du village a sûrement été déterminé. En effet, le nom d’Aspiran viendrait du gentilice latin « Asperius », ou du surnom « Asper », auquel on a rajouté le suffixe « -ianum »[1]. A mesure que l’influence romaine s’atténua et que l’invasion des autres peuples commença, les populations se sont regroupées sur des lieux suffisamment élevés pour pouvoir dominer les environs et prévenir les attaques. A Aspiran, ce regroupement s’est fait sur la partie qui constitue encore le centre du village, à savoir « la Placette » bâtie sur la faible butte que cernent partiellement les eaux de la Garelle. C’est au cours du Haut Moyen Age, en 787, que les terres d’Aspiran devinrent la propriété de l’abbaye d’Aniane. Au XIIe siècle, l’abbé d’Aniane, en qualité de seigneur des lieux, fit construire une église sur la butte. C’est grâce à la construction de cette église romane, dédiée à Saint-Julien que le village se développa tout autour.

Pendant la longue période allant du Haut Moyen Age à la Révolution de 1789, l’agglomération se trouva prise (comme beaucoup d’autres agglomérations de France) dans un réseau administratif complexe. Placée sous l’autorité de l’Abbaye d’Aniane, elle était en même temps rattachée au Diocèse de Béziers dont elle constituait la limite nord-est. Cependant, Aspiran dépendait de Montpellier pour l’Intendance (à savoir l’administration royale en général) et de Toulouse pour le Parlement (les grandes affaires judiciaires). Sur place, il y avait trois Consuls qui veillaient à la bonne marche de la vie quotidienne tandis que les petites affaires de justice étaient confiées à un viguier, nommé par l’Abbé d’Aniane. Ce mode de vie ne varia guère jusqu’à la Révolution.

Durant le Haut Moyen Age, chaque famille possédait un lopin de terre plus ou moins étendue qui lui permettait d’assurer son alimentation de base. Le bourg s’est développé à l’intérieur de l’enceinte qui comportait quatre portes, dont deux subsistent actuellement.

Pendant longtemps, Aspiran a vécu de la polyculture, essentiellement agraire et pastorale. Les productions de légumes, de céréales, de vins, d’huiles et l’élevage de moutons pour fournir la matière première du tissage, ont été ses principales ressources économiques. Le travail de la laine prendra un nouvel essor au XVIIe siècle, avec la création de la manufacture royale de Villeneuvette. Les vestiges des maisons élevées entre le XVe et le début du XVIIe siècle, reflètent la notabilité de certains aspiranais. En ce qui concerne sa population, la ville connut deux périodes de troubles. Au XIVe siècle, au cours de la Guerre de Cent ans, les troupes de pillards appelées « les Grandes Compagnies » dévastèrent les campagnes. Aspiran ne fut pas épargnée et subit leurs assauts. Puis, durant les guerres de Religion du XVIe siècle, le village fut à nouveau attaqué et l’église fut très endommagée.

Au niveau de ses ressources, le village connut des transformations peu après 1789 et surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle. De la polyculture, l’économie du village se métamorphosa pour devenir une monoculture basée sur la vigne. C’est également au cours du XIXe siècle qu’Aspiran s’étendit hors de ses murs et le centre du village se déplaça de « la Placette » vers la nouvelle Place du Peyrou et enfin vers celle du Jeu de Ballon. Après la crise du phylloxéra[2], vers 1865, la viticulture devient la principale source d’activité. La construction de la voie ferrée ainsi que la création de la cave coopérative vinicole favorisa la commercialisation du vin, et c’est en 1948 que la Clairette d’Aspiran obtient l’Appellation d’Origine Contrôlée.

[1] : Informations issues du site internet de la Communauté des Communes du Clermontais.

[2] : Le phylloxéra vastatrix (du grec phyllon, « feuille » et xeros, « sec » et du latin vastatrix, « dévastateur »), ou phylloxéra de la vigne, est une espèce d’insecte homoptère, sorte de puceron ravageur de la vigne. Le terme désigne aussi, par métonymie, la maladie de la vigne causée par cet insecte.