Histoire

La chapelle romane Saint-Sylvestre-de-Montcalmès, dite également « des-Brousses » fut construite au début du XIIe siècle. Bien qu’établie en dehors des remparts, sa position était tout de même plus centrale que celle du premier lieu de culte du village, la chapelle Saint-Hilaire-de-Montcalmés, dont subsistent les ruines sur la rive gauche de l’Hérault en se rendant à Saint-Guilhem-le-Désert.

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Chapelle Saint-Sylvestre de Montcalmès, Piquart Benoit_Office de Tourisme Intercommunal de Saint-Guilhem-le-désert_Vallée de l’Hérault

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Entrée, chapelle Saint-Sylvestre de Montcalmès, Piquart Benoit_Office de Tourisme Intercommunal de Saint-Guilhem-le-désert_Vallée de l’Hérault

L’édifice religieux permettait de desservir le culte pour les hameaux de  Montcalmès et de Lavène, situés non loin de Puéchabon. Citée pour la première fois en 1100 dans un acte de donation d’une terre à l’abbaye d’Aniane, la chapelle Saint-Sylvestre fut construite sur l’un des chemins de pèlerinage menant à l’abbaye de Gellone. En 1122, Guillaume II, abbé de Saint-Guilhem-le-Désert, reçut dans cette paroisse, le serment de fidélité de Guillaume Assalit de Brissac, en présence du prieur Raymond et des moines Pons Gaucelme, Henri, Benoît, Girbert, etc. Le cartulaire d’Aniane nous informe que ce sont les seigneurs Raymond des Deux-Vierges et son frère Gaucelin qui firent donation de l’église à l’abbé d’Aniane. La donation de Saint-Sylvestre fut confirmée en 1146, par le Pape Eugène III, puis en 1154 par le Pape Anastase IV et Adrien IV. Depuis cette époque jusqu’à la Réforme du monastère au XVIIe siècle, le prieur de Saint-Sylvestre a été un religieux dont la nomination appartenait à l’abbé. Au XVIe siècle, Saint Sylvestre souffrit des ravages protestants, ce qui transporta le culte à l’église Saint-Pierre de Puéchabon. La chapelle fut occupée pendant près de 600 ans par les bénédictins qui finirent par la quitter en 1658 pour rejoindre à leur tour l’église Saint-Pierre.

La chapelle Saint-Sylvestre de Montcalmès, qui était à l’origine une propriété de l’abbaye d’Aniane, fut confisquée comme bien national à la Révolution. C’est en 1812 que l’édifice religieux fut racheté par la commune de Puéchabon. Autrefois, le cimetière paroissial entourait l’église. En 1870, le monument est restauré. En octobre 1895, Monseigneur de Cabrières, à la demande de M. le Curé de Puéchabon, vint y faire un pèlerinage.

Description

Construite en calcaire de petit appareil, la chapelle présente un plan caractéristique du roman en bas-Languedoc. Sa nef unique se compose de trois travées et mesure 21 m sur 6,20 m, tandis que son abside est voutée en cul de four. Au fond de la nef, cinq gradins, rangés en amphithéâtre, mènent à l’autel qui date de la construction. L’édifice  a seulement l’abside voutée en berceau brisé, tandis que la nef possède des arcs doubleaux qui supportent une charpente de bois. Ses murs sont épais et son éclairage se faisait par deux étroites ouvertures. Une se trouvait à l’abside et l’autre dans le sanctuaire, du côté de l’épître. Ces deux fenêtres primitives ont été fermées au XVIIe siècle et remplacées par une ouverture carrée au fond de la nef. Au niveau de ses portes, on en trouve deux d’une grande simplicité. La première mesure 0,79 m et fut bouchée depuis  longtemps. La deuxième, au sud, est plus grande, avec 1,50 m de large. Cette dernière donne accès à l’édifice au moyen de deux marches qu’il faut descendre. C’est entre cette porte et l’abside que l’on trouve une sorte de clocher-mur de 3 m sur 1,20 m. On y pénétrait par l’intérieur de la chapelle. Ce clocher-tour est percé d’une baie semblable à une meurtrière, tandis que son couronnement a de nos jours disparu.

En ce qui concerne sa façade occidentale, c’est une façade borgne, dépourvue d’ouverture et de décor. Toutefois, la beauté de Saint-Sylvestre réside dans les  multiples décorations que l’on trouve aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ainsi, le chevet possède de belles frises lombardes. Dans la nef, on trouve des chapiteaux stylisés et des décors géométriques sur les colonnes, les archivoltes et les voussures. Au fond du chevet, un décor peint d’ocre jaune et de rouge orne le mur. Dans l’ensemble, la forme massive et imposante de l’édifice lui donne des allures de forteresse. Bel exemple de l’Art roman languedocien dans sa simplicité et sa sobriété, la chapelle Saint-Sylvestre fut classée au titre des Monuments Historiques en 1920.