Origine du nom

L’origine de ce nom est très ancienne. La table de Peutinger[1] désignait Lodève vers le IIe siècle sous le nom « Loteva ». Ce toponyme vient donc certainement du gaulois « Luteva », composé de lut– (boue) et du suffixe –eva. Elle était en effet la capitale d’une tribu Volque (les Lutevani), puis elle devint une cité romaine qui reprit le nom de Luteva. Selon l’Histoire Générale du Languedoc, on trouve le nom « Luteva » vers la fin du VIIe siècle. Au XIIe siècle, le cartulaire d’Aniane désigne la localité sous l’appellation « Lodeva ». Le nom sous sa forme moderne semble apparaître vers le XVIIe siècle.

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Lodève est une ville de l’arrière- pays de l’Hérault, dont elle est la sous-préfecture. Elle est située dans l’étroite vallée de la Lergue, un affluent de l’Hérault, au pied du Causse du Larzac et à la limite sud du Massif Central.

Histoire

Lodève était la capitale d’une tribu Volque (les Lutevani), puis devient la cité romaine Luteva . L’oppidum de Luteva constituait un des centres de peuplement de la Celtique méditerranéenne. Cette cité fut élevée au rang de colonie latine. Suite à l’édit de Constantin de 313, le christianisme devient libre et officiel dès le début du IVe siècle. Lodève se dote alors d’un siège épiscopal qui est attesté avant 422. A cette date, l’archevêque Patrocle de la ville d’Arles est nommé. Une coïncidence qui permet de supposer l’origine de l’évêque de Lodève qui devait appartenir à la riche communauté religieuse Arlésienne. Ce territoire voisinait avec celui des diocèses de Béziers et de Maguelone, dans une région qui, selon la légende, avait été évangélisée par saint Flour. Un siège épiscopal est ainsi mis en place à partir de cette date, celui-ci s’étendait sur la partie haute de la ville. La partie basse se développe quant à elle à proximité du confluent des rivières, où la ville commerçante s’installera, sous l’autorité du comte de Montbrun.

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Martin Philippe

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Micola Luc/Pays Cœur d’Hérault

Après quatre siècles marqués successivement par l’administration des Wisigoths, la domination des Francs et le passage des maures, une nouvelle période s’ouvre au IXe siècle. En effet, avec les donations faites à Lodève par les successeurs de Charlemagne, la cité épiscopale constitue dès le Xe siècle le quartier seigneurial et concentre les instances spirituelles et temporelles du diocèse. C’est à cette époque que l’évêque Fulcran, issu d’une famille noble installée par le système carolingien, devient le chef territorial.

Un rôle qu’il accomplit brillamment en reconstruisant la cathédrale, dédiée à Saint-Geniès jusqu’au XVIIe siècle, en créant le monastère Saint-Sauveur et en tempérant les inimitiés avec les vicomtes de Lodève. Par son action, il inscrivit durablement le pouvoir épiscopal non seulement grâce à son autorité religieuse, mais aussi par le riche testament qu’il signa au profit de son église. Pour ces raisons, l’évêque Fulcran est considéré par son peuple comme un fondateur emblématique.

Lodève est également renommée pour sa manufacture royale de textiles sous Louis XV. Un rayonnement culturel qui se doit notamment à l’influence du cardinal de Fleury, précepteur puis premier ministre du roi. Grâce à son action, les industriels lodévois obtinrent l’exclusivité de la fourniture des draps pour l’habillement des troupes royales.

[1] : Reproduction du XIIIe siècle d’une carte romaine où figurent les principales voies de l’empire.